Celle venue d'ailleurs

Deux femmes tombant du ciel. Une adulte et une gamine. Et il n’eut pas le temps de réceptionner celles qui venaient de faire une chute mortelle dans un monde ébranlé par un clash de pouvoir déformant les lois de cet univers. Des pouvoirs qui n’avaient pourtant pas lieu d’exister, de part leur source venue d’ailleurs, et l’aberration de leur existence étant contraire à ce que les gens vivaient ici. Absorbé par l’effrayante vision de la chose anormale qu’il avait entre-aperçu, il n’avait su réagir à temps pour sauver ces deux personnes tombant mystérieusement de là.

Un échec à sa mission. Un échec en tant que Bastion d’Améthyste.

Néanmoins, voyant la petite réagir ainsi, il se dépêcha de courir vers elles, constater leur état, leur porter assistance, et au moins comprendre d’où est-ce qu’elles venaient, à tomber comme ça. Approchant, il constata l’état de la dénommée Cassiopé, avec un certain choc. Ce n’était pas étonnant, mais ce genre de vision n’était jamais bon à voir. Pauvre petite, à être exposée à de telles visions si jeune, se disait-il. Comment réagir face à ça ?

Dans le ciel, à l’épicentre de ce qui formait l’immense mer de nuage sombres qui s’étendaient encore et encore, cachant une véritable tempête surnaturelle, deux lumières virevoltaient. Une lueur blanche et une lueur verte. Elles s’entrechoquaient, bougeaient avec vitesse. Plus ça allait, plus le clash qui opposaient ces deux lueurs faisaient résonner des bruits inquiétants. Et d’un coup, un violent éclair tomba non loin du Bastion et de celles venues d’ailleurs dans un bruit assourdissant. Un éclair noir avec des teintes violacées. Le sol en trembla, et cela se faisait ressentir sur les immeubles du coin.

L’homme dégluti à la vue d’éclairs du genre se faisant apercevoir dans les nuages au-dessus d’eux, comprenant que les deux forces qui s’affrontaient, s’entremêlaient, sans que les autres personnes aux titres de gemmes ne puissent y faire quelque chose.

Finalement, il se décida à prendre la parole.

« Me permets-tu, jeune fille ? » Dit-il d’une voix assez basse, bienveillante, lui demandant l’autorisation de s’approcher de celle aux os brisés, voir si elle était encore vivante, s’il était possible d’évaluer son état, et de voir s’il était possible de faire quelque chose à temps dans ce cas.

Est-ce vraiment logique de perdre sa fille lorsque l'on a l'age de Narcisse? Avait-elle l'esprit assez affuté pour comprendre ce qui se passait? Ou au contraire, les visions des nombreuses morts de ses proches, des inconnus qui se passaient de façon exponentielle dans ses visions l'avait rendue insensible. Un cas d'étude assez précis cependant, mais là, devant elle, il s'agissait de Cassiopé. La demoiselle qui l'avait sauvé et qui avait littéralement sacrifié sa vie de privilégiée à la capitale pour l'arracher aux griffes de sa mère... de son autre mère... Enfin non pas une autre mais ... C'est compliqué!

Quelques fractions de seconde l'homme à l'armure Améthyste eût comme une désagréable sensation. Comme si il avait remarqué quelque-chose que les lois universelle ne permettaient pas de percevoir. La petite avait ses mains tendues au dessus du corps en milliards de morceaux de la jeune femme. Et par ailleurs, il semble que quelques morceaux se sont rapprochés du gros du cadavre encore chaud. Mais pourquoi il semble se répéter?

« Me permets-tu, jeune fille ? »

Mince? Qu'elle est cette impression de déjà vu? En tout cas, la petite brune répond par l'acquiescement. Sa tête dodelinant de haut en bas même si il est difficile de distinguer le moindre mouvement avec le masque de porcelaine qui cache l'ensemble de son visage. Elle se recule, la croupe au sol, se trainant jusqu'à ce qui doit être une bouche d'évacuation. Elle est en sanglot.

«Vous... vous ... Vous allez dire qu'elle souffre... De mul... multiple traumatismes. De plaies ouvertes avec... Avec Démembrements... Et là... Vous allez poser vos ... Vos deux doigts sur son cou et... Et hésiter a me dire qu'elle est décédée. »

Ce monde est plutôt etrange. Son pouvoir semble correspondre aux lois régissant cet univers. D'ailleurs le fil du temps commence a s'étendre. Mais il y a autre chose. Comme une substance qui empêche une propagation trop rapide. Une chose est sûr. ce n'est plus Eternytia.
Deux secondes plus tard, Narcisse était déjà debout. Elle ne pouvait pas déjà arrêter de pleurer? Pourtant c'est comme si elle avait pleurer l'ensemble des larmes de son corps alors que techniquement, peu de temps venait de s'écouler. Elle s'approcha du corps inerte de Cassi' et se pencha pour récupérer son arme. Un simple bâton munit d'une lame que l'on avait enfoncée pour le rendre plus létal. Elle récupéra également un poupon imbibé de sang, qu'elle secoua deux ou trois fois avant de le coincer sur l'intervalle entre son dos et l'arme.
De toute façon, ce monde est perdu. ELLE doit savoir. ELLE doit déjà etre en route. Il ne faut jamais s'arrêter, il ne faut jamais souffler. Juste fuir.

Interloqué par les paroles de la jeune fille, il eut quelques instants d’hésitation. C’était un peu comme si elle avait déjà diagnostiqué le médecin, mais d’une façon non-conventionnelle. A travers lui ? Il n’était pas sûr de comprendre.

« Euh… Et bien on va vérifier ça, d’accord ? »

Puisqu’elle était si sûre d’elle, il vérifia, et tout était exact. Il n’avait même plus à répéter ce qu’elle avait dit. Il la regarda quelques instants après cela, toujours avec cette pointe d’hésitation.

« Euh… C’est exact, oui… Mais comment… ? » Il était clair que cette fille ne venait pas d’ici. Personne dans ce monde n’était capable d’une telle chose. Ce qui était sûr, c’est qu’elle possédait de rares capacités. Si elle venait d’ailleurs, d’où alors ? Peut-être une raison de plus pour se dire qu’il fallait la protéger de ce qu’il se passait ici. Et peut-être l’amener littéralement ailleurs, avant qu’il ne soit trop tard. Si elle n’était pas comme les habitants de ce monde, alors peut-être que de là d’où provient ses propres pouvoirs, on la laisserait passer.

Il remarqua qu’elle avait pris instinctivement l’arme de la défunte. Peut-être se sentait-elle en danger dans ce monde qui devait donc lui être inconnu. Comment laisser une jeune âme perdue comme ça ? Le Bastion d’Améthyste se releva, esquissa un semblant de sourire pour essayer de ne pas avoir une mine trop grave malgré la situation délicate.

« Je suis désolé pour toi… Mais tu dois partir loin d’ici. Le plus loin possible de cette tempête avant qu’elle ne nous engloutisse tous. Je vais t’accompagner, plus on sera loin, plus on gagnera du temps, d’accord ? »

Il lui tendit une main alors qu’il déposait son large bouclier à terre. Il inséra son pied dans une encoche, celle qui servait d’attache pour tenir son bouclier à son bras normalement.

« Viens, monte dessus. Il va falloir que tu sois bien accroché parce que ça va bouger, d’accord ? »

Lui ne savait pas qu’elle pourrait voir qu’il lui proposait une petite virée sur le bouclier comme s’ils faisaient un genre de surf ou quelconque sport de planche au ras du sol, propulsé par ses talents liés à l'énergie lumineuse même. Il leur fallait s’éloigner de cette tempête qui s’intensifiait, à tout prix. Suffisamment loin, le Bastion aurait le temps de voir s’il pouvait mettre en marche son plan.

Sans se douter de l’autre phénomène. Du Trou Noir qui avançait inéluctablement, prêt à aspirer ce monde dans son domaine.

Après, ce qui était pratique avec les pouvoirs des élues du temps, c'est que l'on pouvait savoir a qui faire confiance... et généralement? En personne. Car aussi bon que vous soyez, il y a toujours une version de vous qui, à un moment ou à un autre, pointera son arme sur elles. Comme si elles étaient des menaces. Comme si elles n'etaient plus rien d'autre que leur pouvoir. Que l'on pouvait les utiliser.

Dans un sens il est bien dommage de toujours etre sur ses gardes où de sans cesse faire les choix qui vous permettront de "modeler" votre compagnon. Il est perturbant de ce dire qu'en définitif, c'est nous qui faisons les choix pour notre voisin.

"Compris" Elle dit ça littéralement avant la fin de la phrase de l'Egide. Et vient se glisser devant lui, sur le bouclier en posant ses main sur la structure. Elle avait trouvé directement la posture à prendre pour éviter les turbulences et profiter du bouclier comme protection contre les divers débits provenant du bas.

"Vous ne serez jamais assez rapide. Monsieur le-Bastion. Le gros trou noir va nous aspirer. Il va tous nous aspirer."

Et bêh! C'est plutôt pessimiste. Surtout que la le principal danger était la tempête... Non? Et bien lorsque l'on voit les morceaux les plus fragiles s'arracher pour partir dans la perturbation, non! Il commence a s'avancer vers les terres là non? Mais attendez? Pourquoi et comment elle l'appel "Le Bastion"???